dimanche 5 avril 2009

Allégorie 3 : le patropolicide

Dans un temps très reculé, vivait au sud d’un pays de l’Afrique centrale un peuple appelait « Mereu ». Ce peuple était gouverné par Kemsame ( homme mauvais). Kemsame était connu dans toute la contrée pour ses atrocités et sa cruauté. On disait de lui qu’il buvait du sang humain, mangeait la viande humaine boucanée. Face à ce règne de terreur, survint Kemboura (homme qui nous sauve). Kemboura organisa une rébellion. Il se retira dans la forêt sacrée. Avec ses compagnons, ils chassaient les lions, se nourrissaient de leur chair et se couvraient de leur peau. Ils mangeaient également des herbes amères, des oignons sauvages aux vertus mystiques. Ces herbes et oignons avaient le pouvoir de rendre invisible, invincibles etc. Kemboura et sa suite attaquaient Kemsame. Ils l’évinçaient. Trop orgueilleux pour accepter sa défaite, Kemsame se donna la mort. Kemboura prit les arènes du pouvoir. Il rassemble tout le royaume. Il l’abreuva d’un discours fleuve plein de sophisme ou paralogisme. -Dés aujourd’hui, notre royaume devient un Etat, … Je supprime les tributs que vous me deviez, … m’importe quel fils de notre Etat peut être Président, s’il est sage et que le peuple le désire,… aucun Président de notre pays n’excèdera trois ans, moi, en premier lieu, …etc. Le peuple s’exclamait : - Kemboura ! Kemboura ! Le pays vivait dans la tranquillité. Un, deux ans ont passé. A la troisième année, les choses commençaient à aller mal. Le peuple se lamente. A la fin de la troisième année, Kemboura convoqua tout le peuple. - L’appétit vient en mangeant ! Débutait-il son discours. Puis se lança dans un interminable discours. - Vous savez, nous vivons très bien et je crains que celui que vous allez choisir bientôt ne soit pas capable de diriger notre pays. Mon souci de voir notre pays prospérer m’amener à demeurer encore Président. (…) Pour terminer, il ajouta : - L’appétit vient en mangeant ! Seul la mort m’arrachera du pouvoir ! Un bourdonnement se fit entendre dans la foule. Chacun prit la direction de chez lui. Du jour au lendemain, les choses s’empiraient. Un jour Kemboura fit un songe. Une voix lui chantait : Homme à la recherche de sa panse Tu as assez rempli ton sac Quelle politique fais-tu ? Tu enfonces le pays dans le gouffre, je pense Qu’il est temps que tu te barres ! Tu gueules, cries partout au changement Mais de quel changement s’agit-il ? Une fois à la commande Le navire sombre dans l’océan de l’injustice Le peuple crie au scandale Les mécontents prennent le chemin des montagnes Le volcan explose sous les collines Le peuple est en débandade sans pause Tu prends la parole pour le rassembler Aussi naïf que l’hyène, il s’assemble Tu le dupes, marches sur les crânes Le mal s’enracine Et on se retrouve à la case de départ Politicien quand changeras-tu ? Le matin, il fit venir ses marabouts et leur demanda ce que son songe signifiait. Sans hésiter, ces derniers lui firent savoir qu’il est urgent de quitter le pouvoir. Mécontent, Kemboura les accusa de vouloir fomenter un coup d’Etat. Il les passa au bûcher. Le mal s’enracina. Pour en finir, son fils aîné Tchaouye ( Tête dure ) le tua. « Que mon père meure pour que vive le peuple » était sa devise ! Il réorganisa le pays. Attentif à la voix qui avait chanté à son père dans son songe. Il précipita les choses. Un nouveau Président fut élu. Il se retira dans son village pour le reste de sa vie. Désormais, à chaque fin de trois ans, le peuple choisissait son Président. Aucun n’excéda six ans. Le pays prospéra. Le peuple était libre. Personne ne se plaignait trop. Ce pays splendide, existe dans le cœur de chacun homme. Il suffit que l’homme le veuille pour qu’il soit effectif et sous qu’importe quel cieux.

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