- N'DJAMENA-MOUNDOU, ENVIRON 450KM. MOUNDOU, CARREFOUR DES TRAVAILLEUSES DE NUIT
Gare routière de N'Djaména, il est 13H40 mn ce 28 août. Les passagers prennent place dans le bus prêt à partir. J'embarque à la hâte. Ma valise est envoyée au coffre - bagages. Cinq minutes plus tard, le bus démarre pour Moundou, la capitale économique du Tchad. A peine sortie de la ville, une fine pluie commence à tomber. Nous traversons le pont à double voie qui sépare N'Djaména des villes du sud. Les voiture vont et viennent. C'est samedi, les mouvements des biens et personnes sont denses pendant le week-end. Certains vont à Kousseri, d'autres vers des localités périphériques de N'Djaména.
Une trentaine de minutes plus tard, nous sommes à la barrière de Toukra, une banlieue de N'Djaména où se construit la cité universitaire. De loin, on aperçoit des machines en activité. L'agent au poste de barrière s'approche du chauffeur. Ce dernier le salue avec un billet de 500 Frs préparé à l'avance. La barrière s'ouvre. Et le voyage se poursuit. Je contemple silencieusement la vaste étendue de savane verte.15H30 mn, nous sommes à Guélendeng, une localité à environ 74 km de Yaouga (Extrême - Nord du Cameroun). On traverse l'agglomération, à la sortie, le chauffeur s'arrête. Les musulmans descendent pour la prière.
Les chrétiens en profitent pour mettre quelque chose sous la dent. Vingt- cinq minutes après, nous embarquons pour Bongor. Il y a75 km, à parcourir. La route est dégradée : des nids de poule au kilomètre, des brèches colmatées… Le chauffeur fait attention. Il ralentit, dévie pour éviter les trous. « Bang », cette fois-ci, nous n'avons pas de chance, nous voilà dans un trou ! Nous sommes à une trentaine de kilomètres de Bongor, à Moulkou. Le paysage est fantastique à voir. Tout est vert. Des épis de maïs ondulent,
le sorgho rouge (djigari) incline ses grains mûrs. Les hommes – derrière les femmes- reviennent des champs, les houes accrochées à l'épaule. La distance nous séparant de Bongor se rétrécit. Une étendue de rizière à perte de vue. Hommes, femmes et enfants y travaillent. 16H55, voilà Bongor ! Un panneau nous souhaite la bienvenue. A l'entrée de la ville, on reconnaît un aérodrome en terre battue. Tout au long de la route, de gigantesques arbres se dressent ; leurs ombres couvrent la route. Le chauffeur ralentit. Nous nous arrêtons au marché de Bongor. Des vendeuses accourent et proposent leurs marchandises : savons, oeufs, sucres etc. Les passagers descendent. Un enfant vient à notre rencontre avec une brouette pleine de produits (biscuits, pâtes dentifrices, sardines etc.). Il propose ses articles. Nous déclinons l'offre. Chacun prend son chemin. Les uns cherchent le petit coin, d'autres guettent un restaurant pour refaire les forces.
17H15mn, nous quittons Bongor. Nous sommes à mi - chemin entre N'Djaména et Moundou. La ville de Bongor est juste située en face de Yagoua (une ville du Cameroun dont elle est séparée par le Logone). Elle est située au carrefour de trois pays (Cameroun-Nigéria-Tchad). De gigantesques arbres continuent de longer la route. A la sortie, le Lycée Jacques Moudaïna qui a perdu sa splendeur d'antan (1942). Plusieurs élites de la zone CEMAC, parmi lesquelles l'actuel président du Tchad, y ont fait leurs classes.
Le bitume s'est détérioré. Le chemin est jonché de nids – de - poule. Un calvaire de secousses commence. Nous roulons très doucement. Devant nous, un gros-porteur venant certainement de Moundou a les quatre fers en l'air. Des bouteilles cassées gîtent ; des traces maculées de bière restent visibles. Notre chauffeur est prudent. Il contourne les trous, ralentit mais cela ne l'empêche pas d'y échapper .Le bus abonde des critiques et des commentaires. « Où va l'argent des péages ? » se demande un passager. Son voisin lui répondre : « Dans la poche des individus !». Au loin, on aperçoit des groupes de case Massa. Nous nous rapprochons d'eux. Les enfants jouent à proximité de la route. Les femmes sur leurs bicyclettes atypiques reviennent des marchés d'autres villages. Le soleil répand ses dernières lueurs vespérales. La fumée des foyers monte. Bientôt c'est la nuit ! Le ramadan est rompu.
Les musulmans égrainent leur "chapelet", se partagent des dattes et boivent de l'eau. Le sourire revient sur leur visage émincé. A Djouman, nous faisons une escale. Je prends un verre de thé pour chasser la somnolence. Des gros-porteurs sont garés. Cette localité est à peu près à 264 Km de N'Djaména. (263km de Sukur au Nigeria et à 419 km de Bossangoa en Centrafrique). Quelques minutes après, nous traversons le pont. La nuit engloutit le jour. Je lutte contre le sommeil. Nous traversons la ville de Kélo sans que je m'en aperçoive. Kélo est à320 Km de N'Djaména et 130 Km de Moundou. Nous entrons à Moundou, il est 21H30 mn. Point de d'éclairage public. Quelques bâtiments, des débits de boisson et des établissements commerciaux illuminent l'artère principale de Moundou.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire