jeudi 26 janvier 2012

POEME


Bangui à la tombée de la nuit 
Arpentant les sentiers de la ville
Je vois et hume la fumée des toits
Les cases à découvert laissent entrevoir
Les ménages au soir : une mère découpe
Le ngoudja[1] , sa fille active le feu,
Les petits frères torse nu jouent
Au long du chemin, boivent les hommes et les femmes
Le vin de palme, au carrefour où soulève la poussière
Les taxis-motos à leur passage, vendent les femmes le poisson
Et les brochettes non couverts, des jeunes s’y agglutinent
Sur la route des gendarmes[2] couchés freinent la course folle
Des taxi-motos men tous tocard du chef[3] qui prend le guidon
Loin est le goudron, là tout au long jonchent les bars
Les cars bondés ramènent les passagers du travail
Lasses, certains descendent dans les caves[4]
Aveuglés, on s’accoutume à l’obscurité de la cave
Le soleil déclinant ses rayons bientôt couvrira la nuit
Des lueurs éclairent mon chemin, tâtonnant mes pieds
Tracent les sillons du retour, à l’orée du jour mes yeux
Croiseront les vissages luisant d’un jour nouveau
Dans les regards  de mes petits  écoliers traversant des jours
Blafards.

[1] Feuilles de manioc
[2] Dos d’âne dressés par les riverains pour empêcher que les engins soulèvent la poussière
[3] « whisky» mis dans les petits sachets, quelques fois fabriqués dans des conditions douteuses
[4] Débit de boisson

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