mardi 20 mars 2012

CEMAC

Libre circulation dans la zone CEMAC, mythe ou réalité ?
 Le vendredi  16 mars 2012 dernier, à Bangui, on célèbre la journée de la CEMAC, au tour du thème: « Libre circulation en zone CEMAC ». A quand cette libre circulation ?
Depuis un certain temps, je prends plaisir, comme ma vocation me commande,  de voyager par la voix terrestre, découvrant les villages et les villes de trois pays de la CEMAC (Tchad-Cameroun-RCA), allant à la rencontre de l’Humain.
En août dernier, j’ai traversé le sud du Tchad (N’Djamena-Moundou via Touboro-N’Gaoundéré) pour me rendre à Yaoundé. Une semaine plus tard, j’ai embrassé un autre périple : Yaoundé-Bangui via Garoua-Boulai, que n’ai-je pas vu, entendu et subi ? Et pourtant, il y  a belle lurette  qu’on parle de la libre circulation.
Je reviens à peine deux jours de voyage aller-retour (Bangui-Yaoundé-Bangui), par la voie terrestre, accompagnant une cinquante jeunes et adultes centrafricains confondus, (à la rencontre de l’une de Don Bosco à Yaoundé), rien n’a changé : le pays est jaugé des barrières,  des postes de police, de gendarmerie et que sais-je encore. (Une bonne vingtaine)
A chaque poste,  les contrôles de routine : présentation des papiers, contrôle du bus et des passagers ; descente et  traversée à pieds de la barrière ; réclamation et glissement  de quelques billets de banques etc.
Le comble c’est aux frontières d’un côté à l’autre, malgré tous les papiers (ordre de mission, passeport, laissez-passer etc.), il faut débrousser de l’argent au  visa des laissez-passer et des passeports (1 000 Frs ou 2 000 Frs).
Au côté centrafricain (Beloko), on nous exigeait 50 000 Frs (soit 1000 Frs par personne), après négociation, on a débroussé 20 000 Frs. Arrivés à la frontière du Cameroun, notre bus ne pouvait pas traverser. On est descendu avec nos bagages et on a traversé à pieds pour embarquer dans un autre bus.
Du côté camerounais, étant tous des étrangers sauf un, l’agent en place nous demande 2 000 Frs par personne (soit 100 000 Frs). Nous commençons les pourparlers de négoce. Il était catégorique mais il a fini par prendre 60 000 Frs.
Arrivés à 12H05, après moult  négociations, nous avons quitté les frontières vers 17H45. A chaque barrière ou poste de police ou gendarmerie, le même cirque : des négoces et des glissements de billets de banque jusqu’à Yaoundé.
Ces tracasseries non seulement agencent les voyageurs mais à des conséquences sur la vie. La vie chère en est le corolaire. Si un petit commerçant doit tant débrousser au tant de sou pour amener des marchandises d’une capitale à l’autre, il triple le prix. Le cas de Bangui est patent ! Une marchandise de 1000 Frs à Yaoundé revient à 3 000 Frs ou 4 000 Frs à Bangui. 

Pourquoi tant de tracasseries pour circuler en zone CEMA ? Et la libre circulation de personnes et des marchandises ?  C’est  bien un mythe qui sous d’autre cieux tardent à devenir réalité.
A défaut d’être réalité, qu’on officialise « ces arnaques  aux multiples postes et barrières qui longent les pays et aux  frontières », qu’on écrive en noir et blanc dans les postes des frontières des pays de la  CEMAC que pour y rentrer, il faut débrousser 1000 Frs ou 2 000 Frs au visa du laissez-passer ou du passeport pour, les caisses des de la CEMAC seront renflouées.
Sinon, entre temps, policiers, gendarmes et douaniers se tirent d’affaire et les passagers triment pour aller d’un pays à l’autre. Mag. Eynem




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