Le
vendredi 16 mars 2012 dernier, à Bangui,
on célèbre la journée de la CEMAC, au tour du thème: « Libre
circulation en zone CEMAC ». A quand cette libre circulation ?
Depuis un certain
temps, je prends plaisir, comme ma vocation me commande, de voyager par la voix terrestre, découvrant
les villages et les villes de trois pays de la CEMAC (Tchad-Cameroun-RCA),
allant à la rencontre de l’Humain.
En août dernier, j’ai
traversé le sud du Tchad (N’Djamena-Moundou via Touboro-N’Gaoundéré) pour me
rendre à Yaoundé. Une semaine plus tard, j’ai embrassé un autre périple :
Yaoundé-Bangui via Garoua-Boulai, que n’ai-je pas vu, entendu et subi ? Et
pourtant, il y a belle lurette qu’on parle de la libre circulation.
Je reviens à peine deux
jours de voyage aller-retour (Bangui-Yaoundé-Bangui), par la voie terrestre, accompagnant
une cinquante jeunes et adultes centrafricains confondus, (à la rencontre de
l’une de Don Bosco à Yaoundé), rien n’a changé : le pays est jaugé des
barrières, des postes de police, de
gendarmerie et que sais-je encore. (Une bonne vingtaine)
A chaque poste, les contrôles de routine : présentation
des papiers, contrôle du bus et des passagers ; descente et traversée à pieds de la barrière ;
réclamation et glissement de quelques
billets de banques etc.
Le comble c’est aux
frontières d’un côté à l’autre, malgré tous les papiers (ordre de mission, passeport,
laissez-passer etc.), il faut débrousser de l’argent au visa des laissez-passer et des passeports
(1 000 Frs ou 2 000 Frs).
Au côté centrafricain
(Beloko), on nous exigeait 50 000 Frs (soit 1000 Frs par personne), après
négociation, on a débroussé 20 000 Frs. Arrivés à la frontière du
Cameroun, notre bus ne pouvait pas traverser. On est descendu avec nos bagages
et on a traversé à pieds pour embarquer dans un autre bus.
Du côté camerounais,
étant tous des étrangers sauf un, l’agent en place nous demande 2 000 Frs
par personne (soit 100 000 Frs). Nous commençons les pourparlers de
négoce. Il était catégorique mais il a fini par prendre 60 000 Frs.
Arrivés à 12H05, après
moult négociations, nous avons quitté
les frontières vers 17H45. A chaque barrière ou poste de police ou gendarmerie,
le même cirque : des négoces et des glissements de billets de banque
jusqu’à Yaoundé.
Ces tracasseries non
seulement agencent les voyageurs mais à des conséquences sur la vie. La vie
chère en est le corolaire. Si un petit commerçant doit tant débrousser au tant
de sou pour amener des marchandises d’une capitale à l’autre, il triple le
prix. Le cas de Bangui est patent ! Une marchandise de 1000 Frs à Yaoundé
revient à 3 000 Frs ou 4 000 Frs à Bangui.
Pourquoi tant de
tracasseries pour circuler en zone CEMA ? Et la libre circulation de
personnes et des marchandises ? C’est bien un mythe qui sous d’autre cieux tardent
à devenir réalité.
A défaut d’être
réalité, qu’on officialise « ces arnaques
aux multiples postes et barrières qui longent les pays et aux frontières », qu’on écrive en noir et
blanc dans les postes des frontières des pays de la CEMAC que pour y rentrer, il faut débrousser
1000 Frs ou 2 000 Frs au visa du laissez-passer ou du passeport pour, les
caisses des de la CEMAC seront renflouées.
Sinon, entre temps,
policiers, gendarmes et douaniers se tirent d’affaire et les passagers triment
pour aller d’un pays à l’autre. Mag.
Eynem
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