lundi 19 mars 2012

Carnet de route

Voyage par la route en zone CEMAC, Bangui-Yaoundé, quel périple ?
Dans le cadre de la visite de l’urne de Don Bosco en zone CEMAC, avec un groupe de cinquante jeunes et adultes centrafricains confondus, nous avons entrevu un déplacement de Bangui à Yaoundé, quel parcours et quelle arnaque ?
Ce samedi 03 mars, après la messe d’envoi en pèlerinage, nous embarquons à 22H05, au bord de l’unique bus de 65 places de la RCA, de « Be Africa Chalenge », une compagnie de voyage naissante.
A peine 500 m de Damala, à une barrière de circonstance de la gendarmerie, le chef de l’expédition, P. Evita Role se présente et présente nos documents. Le gendarme nous fait descendre tous. On traverse la petite barrière à pieds et nous remontons dans le bus. Nous nous engageons pour Boali. Une ville touristique, à une centaine de kilomètres, où se trouvent les chutes alimentant les turbines fournissant l’électricité de Bangui, la capitale.
Le bus vibre au rythme des chants et des joies. Sur les visages des adolescents, jeunes et adultes transparaît l’enthousiasme du voyage, de découvrir le pays et le Cameroun.  Au fur et à mesure que s’éloigne le bus et que tombe le calme plat de la nuit, les chants s’atténuent. Les têtes penchées sur les sièges, les moins résistants dorment.
Nous  arrivons à Boali à 00H16 et sans arrêt, nous contenions notre  route. Tout au long du voyage à chaque périphérique ou l’intérieur d’une agglomération, les barrières nous stoppent, les contrôles de routine : le chez de bord et le co-conduteur descendent pour présenter les documents (ordre de mission, laissez-passer) des voyageurs et du véhicule.  D’une barrière à l’autre soit ce sont les deux qui se présente ou tous les deux. Quelquefois, pour passer, il faut glisser quelque chose.
Traversant Bossemtélé et Yaloké (299km de Bangui)  au lever du jour, nous stoppons à Baoro (393 Km), il est 7H. En face, c’est une église, c’est dimanche ! Et on entend monter les louanges ! Les passagers descendent, chaque prend la direction de ses besoins : se soulager, se rafraîchir, se refaire les force. Les petits vendeurs et vendeuses accourent à notre rencontre. Ils nous proposent du thé, des bananes, des cacahuètes, chacun y trouvent sont goût.
Je prends un verre de thé. Les causeries vont bon train. Après quarante minutes, le chauffeur démarre. Prochaine destination Bouar, 453 Km de Bangui. Nous arrivons à Bouar à 9H30. Au long du parcours, des déviations,  les travaux du bitumage du tronçon avancent.
En 2H 30, après avoir parcouru 158 Km,  en passant par Baboua nous arrivons à Beloko, un avant dernier poste de contrôle, côté RCA. Nous nous arrêtons pour les formalités de sortie. Au poste de l’émigration, on nous exigeait 50 000 Frs (soit 1000 Frs par personne), après négociation, on a débroussé 20 000 Frs.

Nous voilà à la frontière. Les travaux du bitumage battent le plein. Le sol trépide au passage des bulldozers. Les femmes vendent, les gens vont et viennent, les taxi-motos roulent à tombeau ouvert, les débits de boissons cadencent. Un monde en ébullition.
Arrivés à la frontière du Cameroun, nous nous sommes arrêtons.  Notre bus ne pouvant pas traverser,  nous descendons. La caravane  profite pour refaire ses forces.
Entre temps, le chef de file, moi et deux autres, nous sommes rendus au poste de police et l’émigration pour les formalités. Étant tous des étrangers sauf un, l’agent en place nous demande 2 000 Frs par personne (soit 100 000 Frs). Nous commençons les négoces. Il était catégorique mais il a fini par accepter 60 000 Frs. Nous sortons et entrons dans un autre bureau, enfin nous avons fini.
 Nous avons fait descendre les pèlerins du bus avec leurs  bagages et nous avons  traversé  la frontière à pieds pour embarquer dans un autre bus. Arrivés à 12H05, après moult  négociations, nous avons quitté les frontières vers 17H45.
A une dizaine de kilomètres, à un poste de contrôle de gendarmerie, on nous stoppe. Après avoir procéder au contrôle, l’agent confisque les documents (l’ordre de mission et la liste des passagers) et nous intime l’ordre de retourner à Garoua-Boulai voir le sous-préfet avant de venir traverser. Il ne veut rien savoir. Nous avons passé 45 mn, après concertation, nous décidions de retourner à Garoua-Boulai. Le chauffeur fait demi-tour, direction Garoua-Boula. A ce moment, l’agent nous interpelle et commence à négocier. Exacerbé par ces tracasseries, j’ai quitté les lieux. Certainement que le chef de la délégation l’aurait dû glisser quelques billets de banque.
 Nous ne sommes pas au bout de notre peine, une autre dizaine de kilomètres, à un poste de contrôle, nous nous arrêtons, contrôle de routine. Cette fois-ci, l’agent de contrôle, se souvenant de l’incident produit, il y avait quelques semaines à la frontière Centro-camerounaise, où, les centrafricains auraient brûlé le drapeau Camerounais, l’agent ne nous a pas ratés. Il nous a sermonnés et fait de remontrances pendent une dizaine de minutes. Puis revenant à lui, il nous a souhaité un bon voyage et est descendu. Nous engageons pour Yaoundé via Bertoua.
A chaque barrière ou poste de police ou gendarmerie, le même cirque : des négoces et des glissements de billets de banque jusqu’à Yaoundé. Nous entrons à Yaoundé le lundi à 4H du matin. La plupart des passagers était endormi. Exténués, les éveillés poussent un soupir de soulagement, oubliant que d’ici quelques jours le périple du retour commencera.
Mag. Eynem

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