Voyage
par la route en zone CEMAC, Bangui-Yaoundé, quel périple ?
Dans
le cadre de la visite de l’urne de Don Bosco en zone CEMAC, avec un groupe de
cinquante jeunes et adultes
centrafricains confondus, nous avons entrevu un déplacement de Bangui à
Yaoundé, quel parcours et quelle arnaque ?
Ce samedi 03 mars,
après la messe d’envoi en pèlerinage, nous embarquons à 22H05, au bord de
l’unique bus de 65 places de la RCA, de « Be Africa Chalenge », une compagnie de voyage
naissante.
A peine 500 m de
Damala, à une barrière de circonstance de la gendarmerie, le chef de
l’expédition, P. Evita Role se présente et présente nos documents. Le gendarme
nous fait descendre tous. On traverse la petite barrière à pieds et nous
remontons dans le bus. Nous nous engageons pour Boali. Une ville touristique, à
une centaine de kilomètres, où se trouvent les chutes alimentant les turbines
fournissant l’électricité de Bangui, la capitale.
Le bus vibre au rythme
des chants et des joies. Sur les visages des adolescents, jeunes et adultes
transparaît l’enthousiasme du voyage, de découvrir le pays et le Cameroun. Au fur et à mesure que s’éloigne le bus et
que tombe le calme plat de la nuit, les chants s’atténuent. Les têtes penchées
sur les sièges, les moins résistants dorment.
Nous arrivons à Boali à 00H16 et sans arrêt, nous
contenions notre route. Tout au long du
voyage à chaque périphérique ou l’intérieur d’une agglomération, les barrières
nous stoppent, les contrôles de routine : le chez de bord et le co-conduteur
descendent pour présenter les documents (ordre de mission, laissez-passer) des
voyageurs et du véhicule. D’une barrière
à l’autre soit ce sont les deux qui se présente ou tous les deux. Quelquefois,
pour passer, il faut glisser quelque chose.
Traversant Bossemtélé
et Yaloké (299km de Bangui) au lever du
jour, nous stoppons à Baoro (393 Km), il est 7H. En face, c’est une église,
c’est dimanche ! Et on entend monter les louanges ! Les passagers
descendent, chaque prend la direction de ses besoins : se soulager, se
rafraîchir, se refaire les force. Les petits vendeurs et vendeuses accourent à
notre rencontre. Ils nous proposent du thé, des bananes, des cacahuètes, chacun
y trouvent sont goût.
Je prends un verre de
thé. Les causeries vont bon train. Après quarante minutes, le chauffeur
démarre. Prochaine destination Bouar, 453 Km de Bangui. Nous arrivons à Bouar à
9H30. Au long du parcours, des déviations,
les travaux du bitumage du tronçon avancent.
En 2H 30, après avoir
parcouru 158 Km, en passant par Baboua
nous arrivons à Beloko, un avant dernier poste de contrôle, côté RCA. Nous nous
arrêtons pour les formalités de sortie. Au poste de l’émigration, on nous
exigeait 50 000 Frs (soit 1000 Frs par personne), après négociation, on a
débroussé 20 000 Frs.
Nous voilà à la frontière. Les travaux du bitumage battent le plein. Le sol trépide au passage des bulldozers. Les femmes vendent, les gens vont et viennent, les taxi-motos roulent à tombeau ouvert, les débits de boissons cadencent. Un monde en ébullition.
Arrivés à la frontière
du Cameroun, nous nous sommes arrêtons.
Notre bus ne pouvant pas traverser,
nous descendons. La caravane
profite pour refaire ses forces.
Entre temps, le chef de
file, moi et deux autres, nous sommes rendus au poste de police et l’émigration
pour les formalités. Étant tous des étrangers sauf un, l’agent en place nous
demande 2 000 Frs par personne (soit 100 000 Frs). Nous commençons
les négoces. Il était catégorique mais il a fini par accepter 60 000 Frs.
Nous sortons et entrons dans un autre bureau, enfin nous avons fini.
Nous avons fait descendre les pèlerins du bus
avec leurs bagages et nous avons traversé
la frontière à pieds pour embarquer dans un autre bus. Arrivés à 12H05,
après moult négociations, nous avons quitté
les frontières vers 17H45.
Nous ne sommes pas au bout de notre peine, une
autre dizaine de kilomètres, à un poste de contrôle, nous nous arrêtons,
contrôle de routine. Cette fois-ci, l’agent de contrôle, se souvenant de
l’incident produit, il y avait quelques semaines à la frontière
Centro-camerounaise, où, les centrafricains auraient brûlé le drapeau
Camerounais, l’agent ne nous a pas ratés. Il nous a sermonnés et fait de
remontrances pendent une dizaine de minutes. Puis revenant à lui, il nous a
souhaité un bon voyage et est descendu. Nous engageons pour Yaoundé via
Bertoua.
A chaque barrière ou
poste de police ou gendarmerie, le même cirque : des négoces et des
glissements de billets de banque jusqu’à Yaoundé. Nous entrons à Yaoundé le
lundi à 4H du matin. La plupart des passagers était endormi. Exténués, les
éveillés poussent un soupir de soulagement, oubliant que d’ici quelques jours
le périple du retour commencera.
Mag. Eynem
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