samedi 15 mars 2008

Deuxième et dernière partie



2ème Partie : les causes du sous-développement de l’Afrique subsaharienne dans Les racines du mal nègre.

Notre Afrique souffre de tous les maux (pauvreté, malnutrition, Sida, parodie de démocratie etc.) Ces maux entravent son développement. Les causes de ces maux dans Les racines du mal nègre du professeur KUAKUVI Kuamvi Mawulé Magloire sont de deux ordres, il y a les causes lointaines (la colonisation, le racisme, la religion, la traite négrière et le système E.A.F.A.) et les causes récentes (le néocolonialisme et néo-impérialisme, la richesse du sous-sol, la volonté de puissance et l’ignorance).

A. Les causes lointaines
Nous entendons par causes lointaines, ce qui dans le passé a contribué à l’état chaotique actuel de l’Afrique subsaharienne. Ces causes lointaines sont selon l’auteur des Racines du mal nègre entre autres la colonisation, le racisme, la religion, la traite et le système E.A.F.A.

1. La colonisation
La colonisation, définit l’Encyclopédie Microsoft® Encarta® 2003 (version Cd-Rom, article sur la colonisation) comme action par laquelle des territoires sont occupés et exploités par un pays dont ils dépendent politiquement, voire économiquement[1] ; résulte du désir expansionniste de l’Europe. Ce désir s’est justifié par la volonté d’élever des peuples dont on met en doute la nature humaine. Pour les Européens, les nègres étaient des « sauvages » qu’ils faut civiliser c’est-à-dire élever au rang d’humain. Selon l’auteur des Racines du mal nègre cette entreprise était nulle et non avenue car les nègres avaient leur civilisation.
En réalité cette entreprise salvatrice et humanitaire était autre chose. Dernière elle se cachait d’autres raisons, assujettir les nègres pour tirer profit de leurs richesses. La colonisation vécue sur le terrain a dépossédé le nègre de tout, même de sa propre personne. Le nègre était chosifié d’où son expulsion de l’espèce humaine. Ce qui justifiera le racisme, la traite négrière et autres bassesses de ce genre.
2. le racisme
Scientifiquement et ontologiquement, le racisme n’est pas fondé. Selon l’auteur des Racines du mal nègre, le racisme n’est qu’un jugement affectif et non rationnel. De ce fait, il n’est pas étonnant que des êtres qui se réclament d’être investis d’une super rationalité soient des racistes. Pour M. KUAKUVI, l’espèce humaine est comme une branche de Sassafras. ( …). Trois feuilles de formes différentes poussent sur une même branche : les trois grandes races. Il en est de même pour l’espèce humaine : la structure de base, les gènes humains, sont les mêmes pour tous les hommes bien qu’il ait des races différentes. (Racine du mal nègre, p.37)

3. la traite
Née en partie de cette non humanité des nègres, la traite négrière a contribué à déposséder les nègres de leurs frères. Elle a emporté « près de deux cent dix millions de frères et sœurs noirs ».[2] Et « les emmena aux U.SA, aux Antilles et au Brésil »[3] (Racine du mal nègre, p.39).
Et si tous ces bras valides arrachés étaient restés, que serait l’Afrique aujourd’hui ? Certains hommes d’Eglise n’ont fait qu’amadouer les nègres et pousser les chefs à vendre leurs frères.

4. la religion
Le message du Christ comme nous le retrace les évangiles ne vise pas à avilir l’homme. Par contre, Il contribue à l’épanouissement total de l’homme. Mais les Albo-européens ont falsifié ce message à leur profit. Ils ont d’abord détruit les croyances des noirs « Cassez-moi ces mottes de terre ! Renoncez à vos idoles. Le serpent, le tonnerre, le lac (…) ne sont pas des divinités. Ce sont des oeuvres du Dieu tout puissant, trois personnes en une seule : Père, Fils et Saint Esprit. Le fils de l’homme s’est fait homme pour sauver tous les hommes. Voici sa photo : un jeune homme Blanc, blond aux yeux bleus ».( Racine mal nègre, p. 61). Les hommes de l’Eglise étaient devenus « les anesthésistes du système : le sabre et le goupillon »(op-cit, p.34). Ainsi le système E.A.F.A s’est maintenu et a contribué à l’anéantissement de l’Afrique.


5. Le système E.A.F.A
Pour l’auteur des Racines du mal nègre, l’Etat et l’Argent sont les deux piliers du système sociopolitique du groupe Albo-européen régnant sur la planète terre. Sans argent, il n’y a pas d’Etat et sans Etat, il n’ y a pas d’argent. Les Forces Armées sont les gendarmes du système, d’où le sigle E.A.F.A. Ce système transplanté en Afrique a été un drame pour le développement de celle-ci. Les conséquences de ce système sont très lourdes : « Un minimum d’investissement pour un maximum de profit. Le profit à tout prix. L’exploitation de l’homme par l’homme. (…) » (Racine du mal nègre, p. 50).

A ces causes lointaines s’ajouterons des causes récentes qui signeront le non-développement de l’Afrique.

B. Les causes récentes
Même s’il est difficile d’opérer une distinction systématique des causes du sous-développement de l’Afrique, nous entendons par causes actuelles, ce qui de nos jours entrave le développement de l’Afrique Subsaharienne. Ces causes sont selon Les racines du mal nègre : Le néocolonialisme, la richesse du sous-sol Africain, la volonté de puissance (celle d’albo-européens d’une part et celle du nègre d’autre part) et l’ignorance.

1.Le néocolonialisme et le néo-impérialisme
Même s’il est difficile d’opérer une distinction systématique des causes du sous-développement de l’Afrique, nous entendons par causes actuelles, ce qui de nos jours entrave le développement de l’Afrique Subsaharienne. Ces causes sont selon Les racines du mal nègre : Le néocolonialisme, la richesse du sous-sol Africain, la volonté de puissance (celle d’albo-européens d’une part et celle du nègre d’autre part) et l’ignorance.
Selon M. KUKUVI, l’impérialisme est une O.V.N.I, entendu comme une Organisation de Voleurs Non Identifiés. Comme tels, le néocolonialisme et l’impérialisme ont pillé l’Afrique. « C’est ainsi que nous sommes passés subrepticement de la colonisation à l’impérialisme, sans que l’Afrique ait progressé d’un millimètre » (Racine du mal nègre, p. 25).

2. Les richesses du sous-sol
Pour l’auteur des Racines du mal nègre, le malheur du nègre provient de son sous-sol et de son ignorance. Les richesses du sous-sol africain sont : « amiante, étain, fer, graphite, manganèse, mica, nickel, or, phosphate, pétrole, gaz, houille, plomb, potasse, uranium, diamant, etc.» (Racine du mal nègre, p.41). Cela fait de l’Afrique "un El Dorado" dont les Albo-Européens sont indéfectibles attachés.
Aujourd’hui, la situation est de plus en plus critique, ces mêmes Albo-européens, de manière délibérée maintiennent certains chefs d’Etat africains au pouvoir dans l’intérêt de profiter de ces ressources. Ces derniers deviennent des gendarmes des intérêts des Etats albo-européens ou selon François Xavier-Verschave (Président de l’Association Survie et auteur de nombres ouvrages (Noir silence, Noir procès)des gardiens des derricks. Et comme on ne peut pas faire d’un lézard gardien des termites, la situation va de mal en pire. Cette double volonté de puissance fait de l’Afrique le continent le plus pauvre.

3. La volonté de puissance
La volonté de puissance des albo-européens consiste à tout faire pour être supérieur au nègre ; à maintenir le nègre vaille que vaille dans sa misère ; à faire taire tout ce dont il est capable ; bref à nier l’être du nègre. Cette volonté de puissance date de très longtemps et a sous-tendu tous les rapports albo-européens et nègres. Selon l’auteur des Racines du mal nègre, « depuis les conquêtes coloniales, c’est la volonté de puissance Albo-européenne qui fait la loi dans les relations interraciales : Seules les valeurs des Blancs sont des valeurs humaines. Seuls les Blancs peuvent déterminer le Bien et le Mal, le Bon et le Mauvais » (p.14)
La volonté de puissance des nègres, quant à elle, consiste particulièrement à user abusivement de la légitimité et du privilège que confère le pouvoir pour s’enrichir le plus que possible. Pour beaucoup de nègres qu’ils soient chefs d’Etat, cadres ou simples employés, ces derniers veulent s’imposer. Il suffit de faire un tour dans les bureaux pour s’en rendre compte. Chacun est "chef " à son niveau, synonyme de se faire servir et s’imposer partout des privilèges et des attributions illégitimes.
Héritiers du système albo-européen, ces derniers ne font que poursuivre la logique de ce système : « l’exploitation de l’homme par l’homme » (p. 57) ou mieux du nègre par le nègre. Ignorance aidant, la masse de nègres observe et végète.

4.L’ignorance
L’ignorance, selon Les racines du mal nègre est l’une des pièces motrices du mal de l’Afrique subsaharienne. Dans le passé de l’Afrique subsaharienne, l’ignorance a été l’une des causes qui avait justifié l’entreprise de "civiliser" les nègres, de les sortir de la nuit noire. Cette entreprise a certes fait du bien aux nègres, mais elle leur a aussi fait au tant de mal. Pour M. KUAKUVI, "civiliser" un nègre n’a jamais été lui faire vivre sa culture avec les progrès techniques. Ça n’a jamais été de lui faire profiter des bienfaits de la science et de la technologie (…). Faire de l’Afrique un Occident ou un Orient noir, une vitrine de l’Occident… Tout refus est puni de mort (Lumumba − Nkrumah et ceteri) (p. 56)
Aujourd’hui, grâce aux prouesses de la science, nous savons que l’intelligence n’est pas l’apanage d’un peuple. Nous naissons avec des capacités, des facultés qui nous permettent au contact du milieu socioculturel d’acquérir des connaissances. Plusieurs expériences ont montré que placés dans un même milieu, il n’y a pas de doute que le nègre soit intelligent et l’albo-européen ignare ou vis-versa. Selon le professeur KUAKUVI, sans apprentissage et sans éducation, il n’y a pas d’être intégral.

3ème Partie : Vers un développement effectif de l’Afrique subsaharienne.



Des différentes analyses faites sur les conditions nécessaires au développement de l’Afrique par les auteurs ci-dessus, il ressort que le développement (ou l’amorce du développement) de l’Afrique passe (ou passera) par : la redéfinition de l’éducation, du système étatique conçu sur le système « A.E.F.A» ; de l’équilibre dans les échanges ; de l’exploitation du sous-sol africain au profit des africains, de l'investissement dans les cultures vivrières et de l’action des intellectuels.

1. La redéfinition de l’éducation
La redéfinition de l’éducation passe par l’ajustement et l’adaptation du contenu de l’éducation par rapport aux urgences du moment. Nous savons, grâce à la psychologie de l’éducation, que le contenu de l’éducation est la réaction de la société (défense) contre les maux qui la minent.
Aujourd’hui, en Afrique subsaharienne pour la plupart des pays, le contenu de l’éducation est obsolète, quelquefois, il n’existe même pas de projet éducatif. « Mes cinq ans passés en Côte d’Ivoire m’ont définitivement édifié sur l’absence totale de projet éducatif digne de ce nom » dira le philosophe et l’ancien ministre de la Centrafrique, M. Jean-Paul Ngoupandé. (J.P. Ngoupandé, L’Afrique sans la France, Histoire d’un divorce consommé, Paris, Ed. Albin Michel, 2002, p.308)
L’éducation ne se limite pas à l’école et aux enfants ni aux jeunes. Il faut aider les adultes à intégrer le monde actuel. Apprendre aux paysans l’utilisation des engrais, à comprendre le cycle climatique. Aider les femmes à savoir s’occuper de leurs enfants. Bref à sortir l’Africain de la mentalité fataliste et fétichiste qui attribue tout au sorcier et à Dieu. Afin que s’opèrent des changements dans tous les domaines de la vie.

2. Revoir le système Etatique conçu sur le système « A.E.F.A »
Le système étatique africain, conçu sur le modèle « A.E.F.A », comme nous l’avons dit plus haut, ne favorise pas le développement de l’Afrique. Comment maintenir un système qui tue à petit feu ? Il est évident à notre avis de se débarrasser d’un tel système. Ou à défaut, lui redonner un autre sens, pour qu’il favorise le bien-être de tous. Pour arriver à cela, il faut amorcer une vraie démocratie au sens aristotélicien et moderne du terme. Mais aussi donner aux concepts : Argent, Etat et Forces Armées leur sens premier et leur utilité. Que l’argent ne soit pas un but ultime pour lequel il faut sacrifier des peuples ; faire prévaloir l’être au détriment de l’avoir. Equilibrer et restructurer l’armée. Que les forces armées soient au service du peuple, pour qu’il règne l’ordre public. Qu’elles ne se déguisent pas en rançonneuses du peuple.
Au niveau de l’Etat, que ce dernier assume sa première mission : celle-ci consiste à fournir à la population un cadre juridique lui permettant de vivre et d’agir dans l’ordre et la sécurité ; à créer le droit par le biais de ses organes constitutionnels (le pouvoir législatif, exécutif et judiciaire). En principe, ces trois pouvoirs sont séparés en démocratie, et confondus en dictature (Encyclopédie Microsoft® Encarta® 2003, op-cit, article sur l’Etat). Outre ce rôle, l’Etat devrait garantir la justice sociale et favorise l’alternance.
3. De la justice sociale
La justice sociale consisterait à ce que chaque citoyen dispose au moins du minimum pour vivre, qu’il n’y ait pas trop d’écart entre les citoyens et que ces derniers bénéficient des richesses du pays. Cette idée justifiera l’idéologie socialiste qui confiera à l’Etat la direction de l’économie et de la vie sociale.
Il revient à l’Etat de rétablir l’ordre et de faire qu’il y ait moins d’écart entre les citoyens car le développement n’est pas l’enrichissement d’une classe au détriment d’une autre. La justice sociale consiste aussi à savoir quitter le pouvoir et laisser la latitude à d’autre d’apporter leur pierre à l’édification de la Nation.

4. L’alternance
L’alternance politique définie comme la succession régulière au pouvoir des partis politiques est nécessaire dans un régime démocratique. Elle permet à chaque parti politique issu d’un suffrage populaire d’accéder au pouvoir, de contribuer au développement du pays.
Vu l’état des choses en Afrique, nous pensons qu’il est temps que nos gouvernants prennent conscience ; qu’ils instaurent des régimes démocratiques ; que chaque parti politique apporte sa part à l’épanouissement de tous. Que ces pays soient aussi unis et ouverts pour qu’il y ait de libres et équitables échanges entre eux et pour faire face au dictat économique des occidentaux.

5. L’équilibre dans les échanges
Au niveau du commerce international, l’Afrique subsaharienne n’apporte que 2 %[4] malgré l’extrême richesse de son sous-sol. « 80% d’échanges se font entre les pays développés et seulement 20% avec les pays sous-développés. La situation est inverse pour les pays de périphérie qui font 80% de commerce avec les pays développés.» (Economiste égyptien Samir Amin cité par Jean NGANDJEU op-cit, pp. 33-34)
Face à cette situation, pour que l’économie africaine contribue au développement de l’Afrique, nous pensons qu’il faut sur le plan intérieur que les pays de l’Afrique s’ouvrent beaucoup plus dans le commerce inter-pays africains et qu’il ait effectivement la libre circulation des biens et des personnes dans les pays africains et sur le plan extérieur, que les clauses de l’Assemblée Générale de l’ONU de mai 1974 portant sur l’instauration d’un nouvel ordre économique international soient mises en application. Ainsi l’Afrique pourra exploiter les ressources de son sous-sol et en jouir pleinement.

6. L’exploitation du sous-sol africain au profit des africains

Tidiane Diakité dans L’Afrique malade d’elle-même dresse un tableau impressionnant de la richesse du sous-sol africain. L’Afrique noire recèle d’importants gisements de pétrole le long du littéral de l’Afrique de l’Ouest et de l’Afrique centrale. (T.D, L’Afrique malade d’elle-même, Paris, éd. Karthala, p.162 )
Jusqu’à preuve du contraire, depuis la colonisation jusqu’à nos jours, les ressources du sous-sol africain sont exploitées au profit des « Albo-européens » et de quelques nègres et leur clan, en occurrence ceux qui détiennent le pouvoir. Il va falloir pour qu’il y ait un vrai développement, changer l’ordre des choses : exploiter les ressources du sous-sol africain au profit des Africains en respectant la vie et l’environnement, que les revenus de ces ressources soient investis dans l’éducation, la santé, la construction des routes et des habitats pour tous et non dans l’achat des armes.
Si toutes les ressources du sous-sol africain sont exploitées dans la transparence, si l’on ne délaissait pas le secteur agricole, si tous les africains, surtout les intellectuels sont conscients que seul le travail libère, malgré le poids des puissances occidentales, l’Afrique prospérera, chaque africain aura le nécessaire pour vivre.

7. Redonner l’importance aux cultures vivrières

Dans beaucoup de pays de l’Afrique subsaharienne, la majorité de la population vit de l’agriculture (80 à 90% de la population[5]). Selon le pacte colonial, cette agriculture est orientée vers les cultures commerciales. Pour Jean NGANDJEU, le maintien des cultures de rente accroît la dépendance et le sous-développement de l’Afrique.
Depuis quelques années, nous remarquons non seulement que l’agriculture africaine souffre des aléas climatiques mais elle est délaissée au détriment des rescousses minières et pétrolifères. L’Afrique malgré son immense étendue de terre n’arrive plus à nourrir sa population.
Au risque d’en arriver au pire, nous pensons qu’il est urgent d’aider les paysans à comprendre la nécessité des cultures vivrières, à s’y consacrer davantage ; de les munir des nouvelles technologies pour accroître leur production ; de leur accorder de l’importance (et non les traiter des rejetons de la société qui doivent subir les caprices d’une administration moribonde chaque fois qu’ils viennent en ville et le "consommisme" urbain); de revaloriser les travaux manuels. Comme le souligne Jean NGANDJEU, il nous semble urgent d’appliquer le plan de Lagos (Sommet de l’OUA consacré exclusivement aux problèmes économiques du continent tenu à Lagos, en Avril 1980) qui invite à arriver à la réalisation de l’autosuffisance alimentaire, de prendre des mesures en vue d’obtenir une amélioration quantitative et qualitative de la production vivrière.
L’Etat à un rôle important à y jouer ainsi que les cadres, surtout les agronomes déguisés en bureaucrates et les intellectuels.

8. L’action des intellectuels
Le facteur humain est déterminant dans le développement, nous pensons que les intellectuels, les diplômés, tous ceux qui sont instruits, ont un rôle très important à jouer dans le développement de l’Afrique. Leur première tâche c’est d’être cohérents avec eux-mêmes, que leurs dires se traduisent en actes. Comme l’a si bien remarqué Diakité « si les discours pouvaient développer un pays, les Etats d’Afrique seraient aujourd’hui au sommet de la hiérarchie des pays avancés du monde ». (Tidiane Diakité, op-cit, p.133) Leur deuxième tâche est d’aider les autres à sortir de leur misère intellectuelle et d’être « la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche » (Aimé Césaire, Cahier d’un retour au pays natal, Paris, Présence Africaine, 1983, p.22 ), que leurs voix soient « la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir ». (A.Césaire, idem)
Ainsi comme un seul être, intellectuels, diplômés, instruits et non instruits, paysans, et peuplasse, nous pouvons tous nous souder les coudes pour développer notre Afrique.

Conclusion générale
L’Afrique souffre de tous les maux (pauvreté, malnutrition, Sida, parodie de démocratie etc.) Ces maux entravent son développement. Les causes de ces maux dans Les racines du mal nègre du professeur KUAKUVI Kuamvi Mawulé Magloire sont de deux ordres, il y a les causes lointaines (la colonisation, le racisme, la religion, la traite négrière et le système E.A.F.A.) et les causes récentes (le néocolonialisme et néo-impérialisme, la richesse du sous-sol, la volonté de puissance et l’ignorance).
Si l’Afrique est sous-développée aujourd’hui, la responsabilité est partagée entre les Albo-européens et les nègres. Les Albo-européens, à un certain moment de l’Histoire, ont nié l’humanité du nègre. En excluant le nègre de l’espèce humaine, ils ont mis en œuvre toutes les stratégies pour le spolier et le déposséder de toutes ses richesses. Quelquefois avec le concours et le consentement de certains nègres. Une fois, la vérité rétablie, les nègres n’ont pas assez pris leur destin en mains. La situation actuelle de l’Afrique le montre. Mais l’heure n’est pas au découragement. Le temps de lancer un « j’accuse » à l’endroit des Albo-européens est passé, il est temps de nous prendre en charge.
Sachant ce qui fait notre malheur, nous espérons qu’avec beaucoup d’abnégation, et si nous nous mettons au travail en suivant les modestes propositions faites ci-dessus dans les domaines de l’éducation, du système étatique, du commerce international, de l’exploitation du sous-sol africain, de l’agriculture et des ressources humaines ; nous pouvons sortir de cette situation de sous-développement.
Aujourd’hui, le développement dont l’Afrique a besoin, vue l’exploitation effrénée de ces ressources minières, pétrolières et forestières, c’est le développement durable, « celui qui réponds aux besoins des générations présentes sans compromettre ceux des générations futures ». (Définition du rapport BRUNDLAND (1987), voir le site http://www.parole-publique.com/ )

[1] Encyclopédie Microsoft® Encarta® 2003, op-cit article sur la colonisation
[2] Kuamvi Mawulé KUAKUVI op-cit p.39
[3] Ibidem
[4] Jean Paul NDOUPANDE, Racine historique de la crise africaine, AD éd et collection Pharaon, p. 12
[5] Tidiane Diakité, op-cit, p.32

2 commentaires:

hulag a dit…

Bonjour! Je suis Wangbu en provenance des Philippines. Vous avez un beau blog. Je suis reconnaissant Je l'ai découvert

MagEyspace a dit…

Merci pour vos compliments!